Lecture 3 Minutes

La crise du Covid-19 a un impact sur l’organisation des immeubles de bureaux, entre la réorganisation des flux et les nouvelles exigences sanitaires en matière de nettoyage. Ces sujets concrets sont de nature à fixer des standards de sécurité sanitaire dès aujourd’hui. Ils rejaillissent sur l’utilisation des locaux mais aussi sur la construction de futurs immeubles tertiaires qui devront intégrer ces nouvelles attentes des occupants.

Après des mois de fréquentation en baisse ou de mesures drastiques, le retour des salariés au bureau se fait progressivement. L’organisation du travail en a forcément été impactée, et la crise rejaillit sur les exigences sanitaires dans les immeubles tertiaires. Aujourd’hui, ces exigences de sécurité sanitaires et de nettoyage des bureaux sont devenues un sujet d’importance capitale, avec de multiples dimensions à appréhender.

Le protocole publié par le ministère du Travail, fréquemment actualisé, préconise ainsi « un nettoyage fréquent des surfaces et objets régulièrement touchés (boutons d'ascenseur) à l'aide d'un produit actif sur le virus SARS-CoV-2 afin de garantir la désinfection ». Des mesures de bon sens qui s’accompagnent d’un travail important sur le renouvellement de l’air, une composante nouvelle. Ainsi, les espaces clos doivent être aérés régulièrement, « le fonctionnement et l'entretien de la VMC doivent faire l'objet de contrôles », tout comme les systèmes de climatisation qui « doivent éviter de générer des flux d'air vers les personnes et de recycler l'air » selon les directives gouvernementales.

Cette nouvelle manière de travailler dans les bureaux -et de circuler- s’ajoute à des réflexions parfois plus anciennes sur la nécessité d’adapter les locaux existants aux nouvelles habitudes. Qu’il s’agisse de la redéfinition des postes de travail, des flux, ou de l’augmentation du nombre de salles de réunions. Avec en corollaire la poussée de la demande pour des bureaux individuels, ou celle du flex office, synonyme d’adaptations particulières en termes sanitaires, du fait des rotations de plusieurs personnes sur un même poste de travail.

L’offre « Flex Access » de Nexity qui permet d’activer des serrures connectées à l’aide d’un QR code sur son téléphone et de s’affranchir des contraintes des contacts et des badges à l’accueil d’un immeuble par exemple s’inscrit dans cette tendance. De manière plus profonde, le coronavirus pourrait même avoir un impact sur la disposition et la configuration des immeubles de bureaux qui ne sont pas encore sortis de terre, avec une recherche accrue de volumes plus aérés, plus espacés, ou la circulation de l’air est facilitée.

Des mesures qui vont bien au-delà du nettoyage et de la mise à disposition de gel

Mais avant de repenser l’occupation des bureaux à moyen et long terme, les gestionnaires de sites doivent d’ores et déjà appliquer les mesures qui imposent de nouveaux standards sanitaires dans ces immeubles. Avec des rotations plus fréquentes de désinfection des bureaux mais aussi des espaces collectifs comme les restaurants inter entreprise. De nouvelles procédures sont apparues suite à la pandémie, avec la mise en place de plans de continuité d’activité, mais aussi des mesures très concrètes comme des prélèvements surfaciques ou des tests de bio-contamination, et la recherche et l’identification des zones les plus à risque.

« Dans le cadre de cette crise pandémique, nous avons travaillé avec un collège d’experts et des scientifiques pour disposer d’avis complémentaires au notre pour faire face à une situation encore inédite » explique Christine Dandieu, directrice des ventes Buildings et Infrastructure chez Bureau Veritas. Pour affiner sa vision et renforcer son expérience du sujet, le groupe, spécialiste de l'inspection, de la certification et des essais en laboratoire s’est aussi appuyé sur sa collaboration avec des opérateurs de l’immobilier commercial comme Unibail Rodamco Westfield et Klépierre. Ces entreprises, qui gèrent de grands centres commerciaux, ont été parmi les premières à mettre en place des protocoles éprouvés pour continuer à être fréquentés par les consommateurs. « Les situations sont très comparables entre les immeubles de bureaux et les centres commerciaux, car ce sont des lieux qui accueillent du public » souligne Christine Dandieu.

Vers l’émergence de labels garantissant la sécurité sanitaire des bureaux ?

Dans les immeubles de bureaux la logique n’est pas différente : l’enjeu tient notamment aux surfaces de contact, car les gestes les plus anodins doivent faire l’objet de protocoles précis. Dans une salle de réunion commune, le téléphone ou système de visioconférence manipulé par plusieurs personnes doit être nettoyé et désinfecté régulièrement. D’où l’importance de bien définir, avec les prestataires de nettoyage, l’ensemble des tâches, anciennes et nouvelles, à accomplir. Heureusement, des solutions ont émergé, avec l’apparition, par exemple, d’étiquettes numériques disposées sur chaque poste de travail, qui permettent de vérifier le nom du salarié et la plage horaire concernée (via une réservation sur un portail ou une application ad hoc). De quoi éviter les opérations de nettoyage superflues si personne n’était présent. Des capteurs peuvent aussi analyser l'humidité de l'air, ou le taux de CO2, qui sont des bons indicateurs du renouvellement -ou pas- de l'air dans un bâtiment. Pour respecter les mesures de distanciation, aucune pièce n’est à exclure. Ainsi, la condamnation d’un lavabo sur deux dans les toilettes fait partie des mesures, comme le marquage au sol et la gestion des flux, avec des audits de suivi à mener pour vérifier sur site le respect de ces nouvelles obligations.

Tous ces nouveaux impératifs et ces modifications dans la façon de travailler vont dans le sens de l’émergence de labels et de certifications sanitaire des lieux de travail. Qui peuvent garantir une stricte application des mesures sanitaires, et de cette façon rassurer les occupants et accréditer le caractère sérieux des bailleurs ou acteurs de l’immobilier de bureaux.

Installez vos équipes dans des bureaux sur-mesure, partout en France !