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Flexibles, serviciels et modulaires : les espaces de coworking cadrent aujourd’hui parfaitement avec les enjeux immobiliers des entreprises dans un monde post-Covid. Ultime preuve de leur succès : ils sont de plus en plus présents en plein Paris, dans le quartier central des affaires (QCA) où ils séduisent non seulement les TPE, mais aussi les grands groupes.

Des grands groupes à la recherche de bureaux en coworking en plein Paris plutôt qu’un siège social dans l’Ouest parisien ? Il y a 10 ans, l’idée aurait fait sourire un certain nombre de spécialistes de l’immobilier tertiaire. C’est pourtant une tendance forte du moment. “Le coworking est devenu une nouvelle classe de bureaux. Dans ce contexte particulier de l’après-crise, les Directeurs Immobiliers réalisent que le coworking correspond bien à leurs attentes et à celles de leurs équipes. C’est-à-dire des espaces flexibles, modulables et qui offrent ses services aux salariés les jours où il ne sont pas en télétravail. Cette formule intéresse beaucoup les grands groupes mais aussi des organisations comme des cabinets d’avocats ou de conseil” explique Clément Alteresco, Fondateur de Morning.

En général, ces nouveaux arrivants optent pour des contrats flexibles qui intègrent davantage d’utilisateurs que de postes attitrés dans leur espace. Autrement dit : chaque salarié dispose d’un badge d’accès mais doit s’inscrire – préalablement à la venue – sur un outil de réservation en ligne – développé par Morning – afin d’éviter le surbooking des bureaux. Lorsque l’entreprise souhaite réunir l’ensemble de ses collaborateurs, un groupe de clients ou son réseau de partenaires, elle a la possibilité de louer une salle événementielle dans le même bâtiment. Un service dont l’existence démontre d’ailleurs qu’il ne semble plus incongru de donner rendez-vous à un interlocuteur extérieur dans un espace de coworking plutôt qu’à son siège social ou dans un lieu neutre (café,  restaurant…).

QCA & coworking : la saturation n’est pas pour demain

S’agissant des destinations, la crise sanitaire ne semble pas avoir franchement rabattu les cartes. Les espaces qui fonctionnaient bien avant la crise… fonctionnent encore mieux après. C’est notamment le cas des quartiers de centre-ville dans lesquels les salariés trouvent un cadre agréable, une offre de commerces variée, un fort maillage de transports et de bonnes tables pour se retrouver entre collègues. Ces derniers mois, de nouveaux espaces ont ainsi été inaugurés dans le quartier central des affaires parisiens (QCA). A l’image des trois étages de coworking ouverts par Morning – début juillet – au sein de l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde. Un équipement de 6.000m2 intégrant 600 postes de travail.

Conséquence de cette riche offre de coworking dans le QCA ? Davantage d’entreprises envisagent désormais une implantation dans cette zone géographique qu’elles jugeaient autrefois inaccessible par un bail classique. “L’offre et la demande poussent ce marché. Cela dit, nous sommes encore loin d’une saturation, estime Clément Alteresco. Il reste encore de la place pour de nouveaux espaces, notamment en transformant des immeubles de bureaux classiques par des espaces partagés. Ce n’est d’ailleurs pas uniquement un phénomène parisien. A Londres, depuis le début de l’année, 25% des espaces de bureaux signés l’ont été par des opérateurs du coworking.” Selon les spécialistes, cette forte dynamique devrait encore se renforcer en raison de la bonne santé du marché de l’emploi. Depuis la rentrée, de nombreuses entreprises avouent des difficultés pour recruter les meilleurs talents. Malgré son coût souvent plus élevé qu’un bureau traditionnel, proposer un poste en coworking dans un quartier agréable pourrait s’avérer un argument fort pour convaincre les candidats hésitants. Et là encore, personne ne l’aurait imaginé il y a 10 ans.