Un nombre d’étudiants multiplié par deux en 22 ans, 80 nouveaux campus ouverts depuis 2018, 452,4 millions d’euros investis entre septembre 2021 et décembre 2022… Sur l’immobilier d’école dans l’Hexagone, l’on pourrait aisément faire un inventaire à la Prévert – tant ce segment de marché rencontre un franc succès d’après une récente étude publiée par JLL. Mais comment expliquer ce boom exponentiel ? Pour répondre à cette question, il convient de se pencher sur les stratégies immobilières de ces établissements d’enseignement supérieur privé. « Tout d’abord, ces écoles, dans leur stratégie globale, n’ont eu de cesse d’ouvrir de nouvelles implantations dans les grandes métropoles régionales pour être là où se trouvent les étudiants », relate Magali Von Kanel, consultante recherche stratégie immobilière chez JLL. Par ricochet, l’immobilier participe à l’employabilité dans ces bassins d’emplois régionaux où s’entremêlent des pôles économiques, étudiants et de recherche. « Les écoles de spécialités ont été implantées en fonction des besoins industriels, et participent à l’écosystème en formant des employés pour les bassins d’emplois comme à Lille avec le textile, Lyon pour la santé et Toulouse en aéronautique, confirme Charlotte Bonneville, directrice conseil project & development services au sein de JLL. Cette combinaison gagnante permet à ces métropoles d’attirer les talents sur son territoire et éviter une fuite des cadres. » Autre tendance de fond : les écoles historiquement installées en région n’hésitent plus à se doter d’un flagship parisien pour attirer à l’international. Citons, entre autres, les campus de Grenoble École de Management à Pantin et d’EM Normandie à Clichy. « La compétition est accrue entre ces établissements pour trouver un actif immobilier dans la capitale et en Île-de-France », observe Charlotte Bonneville.