Comment la crise sanitaire a-t-elle fait évoluer la valeur du bureau pour les entreprises ?
Ingrid Nappi : La crise sanitaire n’est qu’une crise de plus dans l’histoire de l’immobilier de bureaux. Chaque fois, de manière systématique, les entreprises ont changé de regard ou de stratégie au sujet de leur patrimoine immobilier. Dans les années 1980, le bureau était considéré pour sa valeur patrimoniale. On pense en particulier aux tours de La Défense et aux immeubles de bureaux des grands groupes. Un premier tournant a été opéré dans les années 2000 et a donné lieu à une grande vague d’externalisation durant laquelle bon nombre d’entreprises ont vendu leurs bureaux pour devenir locataires et récupérer des liquidités. Ce qui a été d’autant plus vrai après la crise financière de 2008, lorsque les entreprises ont cherché à réduire leurs coûts immobiliers et rassurer leurs actionnaires et les agences de notation. Pour préserver leur image et leur capacité à attirer les talents, les entreprises ont fait de l’immobilier un produit marketing, marqué par l’émergence du flex-office, des espaces de coworking et autres formes de travail hybrides.