Immeubles économes en énergie : tour du monde en sept façades insolites

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Pour lutter contre le réchauffement climatique, les immeubles de bureaux cherchent eux-aussi à réduire leur empreinte environnementale. Tour d’horizon de sept bâtiments qui ont intégré dans la conception de leurs façades les enjeux climatiques et énergétiques pour rendre visible leur engagement pour l’environnement.

Le bâtiment The Edge à Amsterdam

Premier arrêt à Amsterdam avec le bâtiment The Edge, développé par OVG-Real Estate en 2014. D’une superficie de 40 000 m², cet immeuble de bureaux situé à Amsterdam Zuidas, au sud de la ville, est considéré comme l’un des les plus écologiques au monde après avoir obtenu l’un des grades BREEAM les plus hauts jamais accordé par la BRE : 98,36 %. Ce score a notamment été atteint grâce à la façade du bâtiment au vitrage fortement isolant dont la partie sud comporte 6 000 mètres carrés de panneaux solaires permettant d’alimenter le bâtiment en énergie. Ce dernier consomme d’ailleurs jusqu’à 70 % d‘électricité en moins par rapport à des bâtiments similaires grâce à l’installation de LED reliées à des capteur qui anticipent les besoins en éclairage plutôt que de fonctionner à un rythme régulier, mais également grâce à un système de stockage de chaleur/froid (WKO) peu énergivore.

Le Cube à Berlin

Le tour continue à Berlin avec le bâtiment Cube sur la Washingtonplatz. Ensemble de 19 500 m² de bureaux sur une dizaine d’étage, l’immeuble de bureaux veut être le miroir d’un environnement urbain dynamique. Les architectes de l’agence 3XN ont ainsi opté pour une façade thermique à trames décalées placée sous une peau de verre extérieure composée de formes triangulaires qui enveloppe le bâtiment. Le verre donne un effet miroir à la façade qui offre ainsi aux passants différentes nuances en fonction de l’angle de vision, de la météo et du moment de la journée ou de la nuit comme si le bâtiment dialoguait avec l’espace urbain. La façade à double peau permet de fournir aux occupants une lumière naturelle abondante ainsi qu‘une ventilation naturelle. L’application de couches de contrôle solaire et d’intercalaires PVB absorbant le soleil sur la peau externe permet de limiter les apports de chaleur.

Le 22-26 à Lustenau en Autriche

L’immeuble 22-26, conçu en 2013 à Lustenau en Autriche par l’agence Baumschlager Eberle, réussit l’exploit de maintenir toute l’année une température comprise en 22 et 26 degrés sans installation technique pour le chauffage, la ventilation et le refroidissement. Comment ? En s’appuyant sur l’inertie thermique du bâtiment et sur sa capacité de stockage de chaleur et de rayonnement. En effet, la façade du bâtiment en brique creuse de 36 cm d'épaisseur et en chaux, apporte une bonne inertie thermique et assure une capacité de stockage de chaleur et de rayonnement très performante. De même, la faible proportion d’ouvertures et la position des fenêtres en profondeur des murs permet de maîtriser l'apport de chaleur. Un exemple d’architecture low-tech qui sera prochainement transposé à Lyon en France.

La tour MacKimmie à Calgary au Canada

Direction maintenant le Canada et la ville de Calgary, centre de l'industrie pétrolière du pays, pour la prochaine étape du tour. Dans le cadre de sa vision stratégique visant à devenir un campus neutre en carbone d’ici 2050, l’Université de Calgary a décidé de réaménager sa tour MacKimmie, construite en 1970, pour en faire un bâtiment zéro carbone et à haute performance énergétique. L’ancienne tour était une véritable passoire thermique à cause de son revêtement inefficace. Lors de sa rénovation, le bâtiment a été surélevé de deux étages et l’ajout d’une façade en verre à double paroi équipée de panneaux solaires a permis de considérablement améliorer la performance thermique en plus d’apporter une abondante lumière naturelle. Ce concept répond spécifiquement au climat froid mais ensoleillé de Calgary. La tour a obtenu par la suite la certification Net Zero Carbon Building du Conseil du bâtiment durable du Canada.

Dialog Design

Le Bullitt Center à Seattle

Toujours sur le continent nord-américain, arrêt cette fois à Seattle avec le Bullitt Center inauguré en 2013 lors de la Journée de la Terre. Ici, c’est le toit qui se distingue. Construit pour durer 250 ans, le bâtiment est jusqu’à 80 % moins énergivore qu’un immeuble classique et produit plus d’énergie qu’il n’en consomme, ce qui lui a permis d’obtenir la certification « Living Building Certificate ». Son large toit qui rappele la cime d’un arbre récupère l’eau de pluie et l’énergie solaire avec ses 575 panneaux photovoltaïques. Il est également équipé d'un système de brise-soleil automatisé qui les ouvre et ferme pour réguler la quantité de lumière qui pénètre dans le bâtiment. Anecdote insolite, le bâtiment dispose également d'un système autonome de traitement de l'eau et des eaux usées qui lui permet d'être indépendant des systèmes municipaux d'approvisionnement en eau et d'évacuation des eaux usées.

Le Pixel Building à Melbourne

Le bâtiment suivant est le premier immeuble neutre en carbone construit en Australie. Situé à Melbourne et réalisé par les architectes australiens de Studio 505 en 2010, le Pixel Building est autosuffisant en eau et en énergie, notamment grâce au toit recouvert de panneaux photovoltaïques fixes et mobiles, d'éoliennes verticales et d'un vaste toit vert. La façade du bâtiment est composée d’une multitude de brise-soleil aux formes aléatoires, réalisés en panneaux composites d’aluminium. Leur orientation variable permettent à la lumière naturelle de pénétrer dans les bureaux et de les protéger du soleil selon les besoins, diminuant ainsi les besoins de climatisation et donc d’énergie en été. Mais l’intérêt de ces petites extensions ne s’arrêtent pas là. Déclinés dans des tons verts, rouges orangés, roses et gris, ces brise-soleils créent une identité architecturale qui attire l’œil du passant. Une façon simple et originale de briser la monotonie de la ville tout en réduisant les consommations d’énergie !

Studio 505

La Shanghai Tower

Dernière étape à Shanghai avec la deuxième plus haute tour au monde, d’une hauteur de 632 mètres : la Shanghai Tower. Symbole de la Skyline de la ville et conçue par le cabinet d’architecture Gensler, elle affiche une forme hélicoïdale pouvant rappeler un dragon moderne, la tour est entièrement recouverte d’une couche de verre de deux épaisseurs permettant de réduire la charge des systèmes de chauffage et de refroidissement. Le parapet en spirale de la tour, qui permet de couper le vent de 24 %, recueille également l’eau de pluie pour ensuite l’utiliser dans les systèmes de chauffage et de climatisation. Plus de 200 éoliennes intégrées dans la façade de la tour produisent l’énergie nécessaire pour l’éclairage extérieur.

Dans ces bureaux 100% bas carbone pas besoin de climatisation ou de chauffage