After Place et Chateauform’ : plongée dans les espaces « hyper-créatifs »

Crédit photo : © After Place

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Respectivement directrice de Chateauform’ Inside et PDG d’After Place, Anne Griffon et Didier Gouband imaginent des espaces hybrides : des bureaux qui s’inspirent des codes de l’hôtellerie, voire de la maison, à même de nous faire adorer le bureau. Et de susciter la créativité de chacun. Interview croisée.

Votre offre correspond à des demandes particulièrement dans l’air du temps : quel a été l’élément déclencheur à l’origine de la création de Chateauform’ Inside et d’After Place ?

Anne Griffon : Nous sommes nés d’une offre créée il y a 26 ans, organisée autour des séminaires et évènements, au vert ou en ville et accompagnée de services. Depuis 6 ans, une nouvelle offre baptisée « Chateauform’ Inside » a vu le jour, dédiée aux déploiements de services au sein des bâtiments tertiaires et des Universités d’entreprises (comme des campus d’entreprise ou des centres de formation, ndlr). Elle s’est construite avec la volonté d’accompagner nos clients dans l’aménagement et la gestion de leurs espaces pour accueillir les collaborateurs de manière plus chaleureuse. Le but est de contribuer à « apporter un peu de Châteauform’ dans leurs murs » : de l’accueil à la restauration, en passant par les espaces de travail, de réunion ou de convivialité. C’est ce que nous faisons chez Pernod Ricard, Deloitte, SNCF ou encore Celio... Avant la crise du Covid-19, nous nous nous cantonnions aux espaces de séminaires. Passé les confinements, nous avons décidé d’enclencher la vitesse supérieure et d’offrir une expérience globale afin d’accompagner les entreprises dans leur souhait de faire revenir leurs collaborateurs au bureau.
 
Didier Gouband : After Place, c’est la convergence de deux services préexistants, « Zalthabar » et « Anticafé ». D’une part, il y a le savoir-faire de l’organisation de séminaires, un marché historique qui représente un chiffre d’affaires annuel de 2,7 Mds€ annuel en France. D’autre part, le marché du coworking, que la crise de la Covid-19 a contribué à structurer. On se rend bien compte que le télétravail n’est pas un obstacle à la productivité, mais le travail de chez soi rend en revanche compliqué la gestion de projet, le maintien d’un minimum de fluidité et le sentiment d’appartenance. Enfin, la baisse de surface qu’opèrent certaines entreprises concerne les postes de travail mais aussi les espaces de socialisation, pourtant plébiscités par les utilisateurs. L’offre d’After Place permet de répondre à ces trois besoins de la vie de bureau, qu’il s’agisse d’organiser un afterwork « clef en main », de faire du coworking ou du comeeting...

Comment décririez-vous vos espaces pour des personnes qui les découvriraient ?

Anne Griffon : Nous proposons des espaces pensés sur mesure pour nos clients, capables d’apporter de la convivialité dès l’accueil. Par exemple des buffets ouverts avec un paiement au forfait. Nous privilégions les espaces de travail et de réunion parfaitement équipés pour favoriser la collaboration et l’intelligence collective. Toutefois, bien souvent, l’entreprise nous appelle pour animer des lieux déjà équipés. Ainsi, ce qui nous guide avant tout, c’est l’envie de faire plaisir et de créer du lien. Nos équipes savent susciter des moments d’échanges entre les occupants et donner de la vie au lieu. Notre savoir-faire en la matière se résume par notre slogan, « Révélons vos talents ». C’est en s’appuyant sur cette approche particulière et la qualité de service que les entreprises favorisent les échanges et la collaboration. C’est essentiel car on le voit, les entreprises dont le moteur est l’innovation font en partie marche arrière sur le télétravail. Elles se rendent bien compte que Teams ne sait pas faire d’intelligence collective…
 
Didier Gouband : Nous nous sommes appuyés sur ce qui faisait la réussite d’Anticafé et de Zalthabar. En entrant dans un espace After Place, on découvre des espaces de convivialité extrêmement thématisés, à même d’évoquer en chacun une « Madeleine de Proust », de favoriser sa créativité, de lâcher prise. On y trouve des espaces de convivialité et de coworking, qui servent également lors de moments de pause. Il y a bien sûr les salles de réunion, qui permettent une expérience digitale et physique, avec des assises très confortables, et, là aussi, une thématique forte à chaque fois. L’un de nos étages est par exemple baptisé « Quand je serai grand je serai musicien », où l’on on trouve un piano, une table de mixage en libre-service, et des salles de réunions « musique classique », « rock’n roll ». Tous les objets présents sont en rapport avec le thème, et sont au service du bon déroulement des réunions. On peut également proposer par exemple des jeux de plateau préparés par des scientifiques, des neurologues.
Un espace After Place à Paris

Comment choisissez-vous les localisations de vos espaces ? À qui s’adressent-ils en priorité ?

Anne Griffon : Ce que j’observe, c’est que depuis la Covid, les entreprises plébiscitent encore davantage nos maisons au vert et en ville pour prendre le temps de se retrouver et de recréer du lien avec leurs équipes. 2022 est une année historique pour Châteauform’, et je suis persuadée qu’il ne s’agit pas d’une forme de rattrapage post-Covid mais bien d’un nouveau mode de consommation des séminaires qui est en train de s’imposer durablement. Le télétravail est une réalité, mais si l’on se voit moins, il faut que l’on se voie mieux. S’agissant de la stratégie immobilière, je note que beaucoup de groupes font le choix de prendre moins de mètres carrés, mais plus centraux avec une approche servicielle et animation beaucoup plus développée.
 
Didier Gouband : Nous visons les grandes villes françaises avec, à chaque fois, un grand « flagship » situé dans le quartier d’affaires de la ville, et un maillage d’After Place « satellites » situés dans le centre des villes (à Paris, c’est le quartier de l’Étoile, Beaubourg, République...) et autour des nœuds de transports. Pourquoi nous croyons encore aux quartiers d’affaires ? Parce que si certaines entreprises réduisent leurs surfaces, elles ne quittent pas ces quartiers, et ont en contrepartie plus que jamais besoin d’espaces comme les nôtres. L’objectif est le même à Lyon, à Bordeaux ou à Lille. Nous voulons toucher tous les établissements, des PME aux multinationales.

Comment le Covid a-t-il fait évoluer votre réflexion en matière d’offre ?

Anne Griffon : Ce que l’on déploie avec Châteauform’ Inside actuellement n’est certainement que le début de ce que vont être les bureaux d’ici une dizaine d’années. Les habitudes changent vite, et nous sommes encore dans la période post-Covid. Les attentes vont évoluer, et il faut donc être très flexible, qu’il s’agisse de business-model, d’offre, de modèles contractuels... Nous misons beaucoup sur la co-construction avec le client, afin notamment de partager le risque. L’offre à 360° incluant l’animation des espaces de restauration tertiaire, l’accueil, la conciergerie, le « well being » et les services digitaux, n’aurait pas été imaginée il y a quelques années. Nous nous adaptons sans cesse au « New deal of work », en nous inspirant des codes du retail, de l’hôtellerie et des bureaux.
 
Didier Gouband : Plus que la pandémie, je dirais que ce qui a agi comme un catalyseur, c’est le mouvement des gilets jaunes, qui comportait cette dimension sous-jacente de mal-être général au travail. La qualité de vie au travail était un important sujet de préoccupation avant le Covid. Néanmoins, la pandémie et les confinements ont été des tests grandeur-nature : pour les salariés, rester chez soi représente une charge mentale énorme, et c’est notamment à cela que nous répondons.

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