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La question de l’amélioration de la collaboration dans les projets d’aménagement était au cœur du dernier dîner organisé par l’Association des Directeurs Immobiliers, le 10 octobre dernier à Paris. Animé par Stéphane Leport et Noémie Lifchitz, respectivement directeur général et directrice générale adjointe chez Nexity Contractant Général, cet événement a mis en lumière la nécessité cruciale de définir un nouveau modèle de partenariat dans un secteur en pleine mutation.

 

« Aujourd’hui, la grande difficulté des projets d’aménagement c’est leur caractère mouvant » prévient Noémie Lifshitz,. « Entre le brief initial, autrement dit, le cadre du projet posé au démarrage et ce qu’il devient un an plus tard, celui-ci a souvent drastiquement évolué ». Une évolution liée à des facteurs externes, comme la conjoncture économique, ou internes, tels que l’essor du télétravail ou la réorganisation d’entreprise. Un constat totalement partagé par les directeurs immobiliers, tant les projets sont soumis à de nombreux aléas : arbitrages de la direction générale, rachats de sociétés, mouvements de collaborateurs ou encore l’introduction de nouveaux processus. De quoi compliquer la tâche des acteurs du projet, notamment pour convaincre les équipes, intégrer les modifications et mener les travaux à bien dans des délais souvent serrés.
Un autre facteur de complexité est le nombre croissant d’intervenants dans une même opération. « Il y a de plus en plus d’acteurs comme les AMO, les conseils ou encore les bureaux d’études spécialisés » observe Stéphane Leport, directeur général de Nexity contractant général. Cette diversité entraîne de longs échanges, chaque acteur apportant son expertise sur un périmètre défini. « Comment faire avancer toute cette équipe dans le même sens ? Comment partager des critères de réussite communs ? » s’interroge-t-il. La soirée a permis de proposer plusieurs pistes.

 

Vers un nouveau modèle de partenariat

Les modèles traditionnels d’interaction entre les différents acteurs des projets d’aménagement ne semblent plus adaptés aux enjeux actuels. Un consensus émerge sur la nécessité de tester des modèles plus souples, mais sécurisant le résultat final. Il ne s’agit plus d’être de simples prestataires, mais de véritables partenaires.
« C’est un mécanisme que nous sommes parvenus à mettre en place avec l’un de nos clients d’un projet d’hôtellerie » explique Stéphane Leport. « Concrètement, sur ce projet de gestion d’hôtel, nous étions en totale transparence avec notre client. Notre contrat incluait plusieurs mois de discussion pour affiner le projet, au-delà de la réponse à l’appel d’offres. Nous nous sommes laissés du temps pour concevoir et améliorer le projet ensemble ». « C’est à ce type de mécanisme auquel nous devons arriver dans le cadre d’un projet d’aménagement », ajoute Noémie Lifchitz.

 

Diner ADI du 10 octobre dernier

Quand chaque acteur devient co-responsable du projet

Le premier levier consiste à améliorer « la transparence autour des difficultés rencontrées par les directeurs immobiliers » explique Noémie Lifchitz. Dès le départ, il est crucial que ces derniers puissent clairement exprimer leurs limites ou difficultés. Un autre pilier essentiel de cette collaboration est la confiance mutuelle. Elle doit se bâtir dès le lancement du projet, en reconnaissant et en valorisant les expertises respectives des différents intervenants. Il s'agit d'adopter une véritable approche partenariale, où chaque acteur n'est plus considéré comme un simple prestataire, mais comme un co-responsable de la réussite du projet. Enfin, la flexibilité des modèles contractuels est un enjeu clé. Les projets d’aménagement immobiliers sont de plus en plus soumis à des changements fréquents. Face à cette réalité, il est impératif de sortir des contrats rigides pour développer des modèles plus souples, permettant d'ajuster le projet en fonction des évolutions tout en sécurisant le résultat final. « On ne peut pas simplement être dans un cadre coercitif, en disant à chacun que s'il n’atteint pas ses objectifs, il sera pénalisé, comme c’est souvent le cas aujourd’hui », explique Stéphane Leport. « Il faut trouver un nouveau mécanisme, car nous savons que les projets vont évoluer » conclu-t-il.