Euralille, quartier de bureaux près de la gare

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Emplacement, emplacement... et accessibilité ? Au très crucial critère de localisation qui valorise un actif immobilier, doit-on désormais ajouter la notion d’accessibilité depuis la capitale ? Symbole d’attractivité, l’arrivée du TGV dans les métropoles françaises a favorisé le développement des quartiers de bureaux aux abords des gares. Voyage dans ces « quartiers à grande vitesse ».

Desservis par le TGV, les quartiers de bureaux fleurissent

Lille en 1993, Reims et Strasbourg en 2007, Rennes et Bordeaux en 2017, les grandes villes françaises sont désormais reliées à Paris, et entre elles, par le TGV. Plus accessibles, les métropoles régionales ont bénéficié d’une déconcentration des activités, ainsi que d’une hausse des investissements dans l’immobilier tertiaire. Au premier semestre 2017, face à l’annonce de l’inauguration de la LGV, les volumes de transactions ont augmenté de 53% à Bordeaux et de 40% à Rennes, par rapport au premier semestre 2016. Par les signaux positifs qu’il renvoie, le TGV a favorisé la prise de valeur des quartiers de bureaux avoisinant les gares. À Bordeaux, le nouveau quartier Euratlantique va accueillir 500 000 m² de bureaux, en complément des Bassins à Flot au nord du centre-ville, où se sont récemment installés Betclic et Cdiscount. Le siège d’Ubisoft élira quant à lui domicile sur l’autre rive de la Garonne au sein de l’écoquartier de la Bastide-Niel. De cette même dynamique ont émergé les quartiers d’affaires Euralille et Euronantes, dans les deux villes du même nom.

À Reims, l’arrivée du TGV a divisé de moitié la durée du voyage vers Paris. “Nous nous sommes invités en Île-de-France en termes de temps de trajet” explique Yann Velly, conseiller municipal délégué à la relance économique et de l’emploi à la Ville de Reims. Aux abords de la gare Champagne-Ardenne TGV, le parc d’affaires de Reims-Bezannes accueille quelques sièges sociaux, des banques-assurances et des pépinières de startups. Rapidement accessibles depuis Paris, disposant d’un cadre de vie agréable pour des prix immobiliers au mètre carré attractifs, ces villes intéressent les entreprises.

De nouvelles centralités dotées en services innovants

Quand bien même une desserte TGV produit un effet levier sur le dynamisme du parc tertiaire, les collectivités ne sauraient s’en contenter. “Avoir deux gares TGV ne fait pas tout. Au-delà des moyens, il faut donner des raisons de venir.” souligne Yann Velly. La présence de grands équipements, comme les complexes sportifs et les espaces culturels, ainsi qu’un réseau de transports en commun dense sont autant de facteurs qui entrent en jeu. Véritables pôles multimodaux, les environnements des gares sont envisagés comme des quartiers de ville pourvus en services. Cette tendance fait écho aux demandes des salariés, qui manifestent un intérêt pour les espaces de coworking, mais également d’espaces publics qualitatifs et végétalisés. Par exemple, le quartier de La Part-Dieu, à Lyon, a fait l’objet d’un projet de requalification, devenant le principal hub de la métropole. Si l’accessibilité à grande vitesse sert les quartiers de bureaux aux abords des gares TGV, la polyvalence de leur offre de services constitue un facteur d’attractivité différenciant.

Les gares TGV à l’épreuve des nouvelles mobilités

Alors que certains salariés “navetteurs” ont quitté la région parisienne pour les métropoles, tout en conservant leur emploi francilien, vivre à proximité d’une gare TGV constitue un critère de choix. Pour demeurer attractives face à l’éclatement spatial des modes de travail, ces villes ont fait le choix de la mixité fonctionnelle. Ainsi, ces quartiers d’affaires accueillent désormais des opérations de logements, des commerces et des équipements, dans une perspective d’amélioration du cadre de vie. C’est la direction qu’a pris le projet urbain EuroRennes, et sa programmation de 1 500 logements, 30 000 m² de commerces et 9 500 m² d’équipements publics aux abords de la gare TGV. “Les nouvelles générations restent rarement plus de trois ans au même poste. Cela implique des besoins en mobilité importants.” rappelle Yann Velly. Nul doute que la desserte TGV demeure une variable lourde dans les choix d’implantation des entreprises, soucieuses de capter des flux de salariés de plus en plus mobiles.

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