Vous avez annoncé en août dernier l’ouverture d’un nouvel espace, rue de Trévise, au cœur du 9ème arrondissement de Paris. Quelles en sont les spécificités ?
Claire Riondel : « Morning Trévise » se compose de trois bâtiments : l’Hôtel Bony, l’Orangerie et le bâtiment Trévise. Tous sont reliés par un sous-sol baptisé « socle commun » qui permet de structurer un ensemble cohérent, autour d’architectures variées. La pépite de « Morning Trévise » est l’Hôtel Bony, classé Monument Historique, construit en 1826 par l’architecte Jules Jean-Baptiste de Joly pour René Bony, un entrepreneur de travaux publics. Le commanditaire avait souhaité démontrer sa réussite financière en construisant son propre hôtel particulier dans un quartier proche des boulevards, très populaire depuis la fin du XVIIIe siècle. L’architecture de l’hôtel reflète le style néo-palladien, visible notamment sur le volume extérieur et les éléments de décor de la façade. Ce genre d’ornements était en vogue pendant la période de la Restauration.
Les décors intérieurs de l’hôtel – qui s’élève sur trois étages – se caractérisent par le style Charles X. À l’intérieur, l’illusion prédomine avec du marbre, des fresques à thématique mythologique et allégorique, conformément à la mode du XIXe siècle. On pénètre au rez-de-chaussée par un grand vestibule orné de colonnes ioniques qui donne sur un escalier en pierre, ainsi que sur un grand salon.