Comment loger les télétravailleurs qui reviennent en présentiel quelques jours par mois ?

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Avec l’augmentation du recours au télétravail et le déménagement de certains collaborateurs loin de leurs lieux de travail, comment favoriser le retour de certains employés au bureau ? Ou plutôt : comment les loger les jours de présence au siège ?

Nous l’avons vu au cours des 2 dernières années, la crise du Covid a provoqué des changements profonds dans nos façons de vivre la ville et le travail. Certains collaborateurs ont fait le choix de déménager afin de bénéficier du cadre de vie offert par les métropoles régionales. Le forum Vies Mobiles affirme ainsi que près d’un quart des télétravailleurs d’Île-de-France envisagent de déménager en province dans les 5 années à venir. Une nouvelle problématique se pose alors : comment loger les collaborateurs en télétravail lointain lorsqu’ils reviennent quelques jours au siège ?

Qu’est-ce que le logement à temps partiel ?

Plus de deux ans après le premier confinement, la question du retour au bureau est au cœur des préoccupation RH. Comment faire pour que ces collaborateurs, pour certains partis vivre assez loin, reviennent un minimum de temps au bureau ?

« C’est un phénomène qu’on observait avant le Covid. », explique Marie-Christine Crolard, fondatrice de WeekAway, une plateforme de mise en relation entre offres de logement récurrent en semaine et collaborateurs qui ne vivent pas à proximité de leur bureau. « Lors de mutations, dans le cadre de périodes d’essai, ou dans certains corps de métiers comme l’armée où la mobilité des postes est régulière, ces questions de logement à temps partiel se posaient déjà. Mais le Covid a bien évidemment accéléré les choses avec la généralisation du travail hybride qui permet de choisir son lieu de vie indépendamment de son lieu de travail. »

La réponse tient donc en quatre mots : logement à temps partiel. Alexandre Marcadier, co-fondateur de FlexLiving, une startup qui met à disposition des télétravailleurs des logements hyper flexibles pour leurs passages à Paris, explique : « Le logement à temps partiel repose sur trois piliers : la flexibilité de la location, des tarifs raisonnables, et une régularité d’usage. Les chambres ou appartements doivent être prêts à vivre quelques jours par semaine ou par mois. »

Une conjoncture idéale

De fait, la période est propice à l’émergence du logement à temps partiel au sein des entreprises. Après deux dernières années à gérer l’urgence et l’exceptionnel, les directions des ressources humaines ont un peu plus de visibilité et peuvent s’intéresser davantage aux nouveaux besoins émergents.

En parallèle, d’autres facteurs externes plaident pour une formalisation de cette offre dédiée aux télétravailleurs. La reprise du tourisme entraîne une hausse des prix de l’hôtellerie dite « classique » d’une part. Les règles plus drastiques d’encadrement de mise en location de biens immobiliers sur des plateformes comme AirBnB limitent le champ d’action de certains propriétaires d’autre part.

Enfin, la crise du recrutement pousse les entreprises à étendre leurs bassins de recherche grâce au télétravail… L’ensemble de ces facteurs réunis ouvre grand la porte à un développement plus accru du logement à temps partiel.

Et du côté des entreprises ?

Si de l’aveu même de Marie-Christine Crolard et Alexandre Marcadier 90% de leurs demandes proviennent aujourd’hui de particuliers, les entreprises commencent à s’intéresser à ce type de logement. Ainsi, Boursorama permet à ses collaborateurs un télétravail quasiment total, prenant en charge les déplacements et logements à l’hôtel lorsque l’entreprise doit les faire venir au siège. Mais ces évolutions en faveur du logement à temps partiel semblent d’abord venir des structures plus petites, plus flexibles.

« Une part importante de notre clientèle d’entreprise concerne les grandes entreprises et les startups », affirme Alexandre Marcadier. « Dans certains cas, on voit des vagues de déplacements de 10 à 15 personnes par semaine vers Paris. Les profils ont entre 30 et 45 ans, soit majoritairement de jeunes parents, qui ont déménagé en province pour changer d’air et avoir plus d’espace, et qui utilisent nos services non seulement pour faire du présentiel mais aussi pour retrouver un temps les avantages de leur ancienne vie parisienne. »

Marie-Christine Crolard observe même des évolutions dans les avantages mis à disposition par les entreprises : « Par le passé, la mise à disposition d’une voiture de fonction ou la prise en charge du carburant pouvaient faire partie des mesures incitatives pour recruter. Aujourd’hui, la création d’enveloppes destinées, entre autres, à financer le logement à temps partiel, émerge dans certaines structures afin de favoriser le recrutement ou la rétention des talents. Dans un marché de l’emploi très compétitif, ce sont des initiatives qui peuvent faire la différence. »

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