Lyon Confluence, un modèle de mixité urbaine en développement permanent

« Lyon Confluence, c’est une forme de R&D urbaine ». Samuel Linzau, directeur général de de la société publique locale Lyon Confluence, appuie son propos sur l’histoire de ce quartier de 150 hectares au sud de la presqu’île. Territoire dynamisé par l’activité industrielle, portuaire et logistique pendant plus d’un siècle, La Confluence subit de plein fouet la désindustrialisation dans les années 1980 et les friches se multiplient. En novembre 1999, une concession publique d’aménagement est signée entre la Communauté urbaine de Lyon et la société d’économie mixte avec un objectif principal : transformer ce morceau de territoire en quartier à vivre.

Depuis, la place nautique a été développée sur 4 hectares, des centaines de logements sont sortis de terre avec le souci de créer une mixité sociale, un pôle de commerces et de loisirs a été inauguré en 2012, l’architecte Odile Decq a dessiné le bâtiment de GL Events et Jakob +MacFarlane le célèbre cube vert qui héberge Euronews…. La seconde phase de l’opération, la ZAC 2, est également engagée. « Et les deux îlots B1 et C1, qui s’y insèrent, vont ajouter une brique supplémentaire à l’offre immobilière mixte de La Confluence », souligne Samuel Linzau.

Situés le long des quais du Rhône, les deux îlots complètent la séquence nord de La Confluence. Ils seront aménagés par le groupement constitué de Nexity, l’équipe d’architectes coordonnée par Baumschlager Eberle architects, avec Petitdidierprioux Architectes et Atelier de ville en ville, les paysagistes MOZ Paysage, AIA Environnement et Ingénierie. « Nous réaliserons 240 logements, 5 bâtiments dédiés à l’enseignement supérieur et 1 400 m2 de commerces en rez-de-chaussée qui pourront être acquis dans un premier temps par Nexity Retail afin d’activer ces espaces le plus rapidement possible », détaille Ghislaine Seguin Directrice générale adjointe en charge des Régions chez Nexity Entreprises.

« Le curseur de la mixité à Lyon Confluence sera poussé encore plus loin avec ce programme qui ajoute une pierre supplémentaire à l’offre immobilière du quartier : l’enseignement supérieur, ajoute Samuel Linzau. Nous serons ainsi en mesure d’accompagner les entreprises tout au long de leur développement, de la pépinière aux grands immeubles. Nous avons choisi de travailler cette dimension sur deux macro-lots pour avoir une taille critique et créer les conditions de l’attractivité. » Tous types d’écoles, tant sur la thématique enseignée que sur la nature d’établissement, pourront se porter candidates. Un amphithéâtre de 180 places, des salles projets et une multitude de services seront par ailleurs mutualisés entre les écoles dans un pavillon opéré par Hiptown. Et les espaces communs des écoles seront accessibles à certaines heures à d’autres usages (associations, syndics…). La mixité prévaudra également dans l’offre de logements des deux îlots.

Sur les 240 logements prévus, 35% seront sociaux, 30 % en accession maîtrisée, 10 % en accession libre et 25 % en bail réel solidaire (BRS). Samuel Linzau précise justement à propos de ce dispositif : « Le marché résidentiel est tendu car nous comptabilisons 1 demande de logement social satisfaite sur 10 à Lyon et les prix augmentent sur le segment résidentiel privé. Il est donc de plus en plus difficile d’accéder à la propriété. Par rapport à une réponse consistant à encadrer les valeurs de marché, la mise en place du BRS avec un plafond est une réponse qui apparait plus pérenne pour qualifier l’acquisition sociale en acceptant une plus-value raisonnable. »

Ghislaine Seguin rebondit : « Notre ambition est d’accompagner et de sécuriser les parcours résidentiels de chacun tout en créant les conditions d’une mixité pérenne, aussi bien à l’échelle du macro-lot que de chaque bâtiment ». Une notion de mixité qui se retrouve également au niveau du bâti.

« Les trois cabinets d’architectes ont travaillé chacun sur les différentes composantes de ce morceau de ville puis nous avons partagé nos réflexions pour trouver un sens commun, explique Vincent Prioux, architecte fondateur de Petitdidierprioux Architectes. En parallèle de ce travail sur les usages, nous avons évidemment traité l’aspect esthétique et visuel. A chaque fois, deux lignes de forces ressortent : certains bâtiments sont charpentés et d’autres plus maçonnés pour apporter une diversité subtile. »

Mixité rimera également avec innovation et développement durable sur les îlots B1 et C1. Outre la première mise en œuvre en France du concept Essentiel dans le volet résidentiel du projet (ndlr : imaginé par l’architecte Dietmar Eberlé fondateur de Baumschlager Eberle architects, cet immeuble offre une température comprise toute l’année entre 22 et 26 degrés sans ventilation mécanique, climatisation et chauffage), les bâtiments dédiés à l’enseignement seront réversibles. « Dès la phase de concours, nous avons opté pour cette option afin de proposer un bâtiment dont le volume et les usages puissent varier dans le temps, abonde Vincent Prioux. Nous avons ainsi défini un cadre réglementaire et physique aussi flexibles que possible. Cela se matérialise avec des escaliers en périphérie du bâti, des plateaux libres… Cette approche a aussi une vertu écologique puisque qu’elle permettra de réduire l’empreinte carbone de l’immeuble sur l’ensemble de son cycle de vie. »

Le premier permis de construire, celui de l’immeuble Essentiel, sera déposé à la fin du premier trimestre 2022. Les dernières livraisons sont programmées en 2026. La mixité de Lyon Confluence s’en trouvera alors renforcée.