Le regard que vous portez sur les espaces extérieurs dans les bureaux a-t-il évolué ces dernières années ?
Aude Grant : L’attention que nous portons aux espaces extérieurs est croissante depuis plusieurs années déjà, à mesure que la notion de bien-être devenait centrale dans l’usage des bureaux, et que le désir de la part des utilisateurs de « monter en gamme » se faisait sentir. Les entreprises sont, on le sait, de plus en plus sensibles à la qualité de leurs bureaux, et le bénéfice des espaces extérieurs fait directement partie de cette qualité très perceptible. Pourquoi ? Parce que les bureaux sont un vecteur d’image, vers l’externe comme en interne. Les espaces extérieurs tels que les rooftops sont des lieux très intéressants pour y organiser des événements, mais sont également bénéfiques pour la marque employeur. Outre les jardins d’immeuble partagés par les différents occupants le temps d’une pause, les terrasses privatives sont aujourd’hui très bien valorisées par les entreprises à l’occasion d’événements.
Myriam Cayzac : Oui, naturellement : dans un immeuble de bureaux, les espaces extérieurs sont de plusieurs natures. Le petit jardin en cœur d’ilot, notamment à Paris et dans les villes denses d’une manière générale. Les terrasses, très privatives ensuite. Enfin le rooftoop, souvent qualifié de cinquième façade, qui est bien plus qu’un simple espace pour faire une pause ou y installer les inévitables locaux techniques. Ils ont d’abord dû être rendus accessibles à tous pour être quasiment « habitables » aujourd’hui : notamment pour des entreprises qui quittent Paris intra-muros au profit de la première couronne, il est essentiel d’avoir ce type d’espaces à valoriser auprès de leurs collaborateurs devenus exigeants sur leur « bien-être » qui doit être le leur dans au travail. Les espaces extérieurs deviennent de vrais espaces tertiarisés et doivent donc être pensés dès la conception, avec la même importance que les autres espaces.