Le bureau dans 10 ans : que veulent (vraiment) les employés ?

Contrairement à l’idée préconçue, le recours au télétravail imposé par les mesures sanitaires liées à la crise du Covid-19 n’a pas altéré les liens entre les salariés et leurs bureaux. Si 79% des sondés considèrent le télétravail comme un critère de choix pour un futur poste, il est perçu comme une contrainte lorsqu’il est imposé : 60% des salariés interrogés ne souhaitent pas être obligés de télétravailler plusieurs fois par semaine. Par ailleurs, le recours au travail à distance ne progresse plus, pour se stabiliser à 2,3 jours par semaine en moyenne.

Et pour cause, les salariés n’ont jamais été aussi bien au travail. Après 7 années de stabilité quasi-parfaite autour de 6,5/10, la note de bien être au bureau s’est subitement élevée à 6,8/10 en 2021 et atteint même 7/10 cette année. Le bureau demeure pour la moitié des personnes interrogées un espace non seulement de travail, mais aussi de vie. En effet, 48% considèrent le bureau comme important pour l’interaction sociale, 38% pour le travail collaboratif sur des projets, et 36% pour une intégration complète dans l’équipe.

Si le bureau a encore de beaux jours devant lui, il doit cependant s’adapter aux nouveaux modes de vies des salariés. Ainsi, avec l’installation durable d’un nouvel équilibre bureau-télétravail, une tendance se dessine : 57% des sondés estiment qu’habiter en Province et travailler à Paris 2 ou 3 jours par semaine deviendra la norme dans 10 ans. Pour ce faire, 40% pensent que les entreprises investiront pour loger les salariés qui partagent leur vie entre Paris et la Province. Enfin, 80% souhaitent travailler dans des quartiers mixtes, associant bureaux, commerces et logements.

Flexibilité géographique mais aussi horaire. Plus de la moitié des personnes interrogées souhaitent que leur lieu de travail soit accessible 24h/24 et 7j/7. En somme, le bureau doit répondre à la demande : « où je veux, quand je veux, comme je veux ». À cet égard, les entreprises capables d’apporter un haut niveau de service et de confort à leurs salariés pourraient bien être celles au plus fort pouvoir d’attraction.

Dans les précédentes éditions du Paris Workplace, les salariés affichaient leur sensibilité aux questions environnementales tout en confessant que les mesures prises par leurs entreprises ou par eux-mêmes se limitaient à des petits gestes. Pour demain, les salariés imaginent des solutions plus radicales.

D’abord, 40 % des sondés estiment probable que dans 10 ans, il n’y aura plus d’eau chaude dans les sanitaires au bureau. De même, pour près de 7 salariés sur 10, la lumière et le chauffage seront adaptés automatiquement en fonction de l’occupation du bâtiment. Objectif : faire des économies d’énergies. Plus radicale encore, 21% des personnes interrogées imaginent que la viande sera interdite dans les restaurants d’entreprise. Enfin, près de la moitié des sondés (45%) estiment que les déplacements professionnels en avion seront prohibés « ou fortement limités ». Ils sont même 62% à l’espérer.

Pour la plupart des personnes interrogées, l’IA va littéralement bouleverser le monde du travail. Ainsi, 44% des salariés envisagent que « certains participants aux réunions apparaîtront en hologramme » quand 41% parient qu’ils « n’utiliseront plus de clavier, et commanderont tout à la voix ».

Bouleversement écologique, technologique ou encore géographique, malgré ces évolutions, une constante demeure chez les Français : le plaisir de manger. Sans surprise donc, les premiers services dont les salariés souhaitent bénéficier en priorité dans les 10 ans à venir au bureau demeurent... « un espace de restauration ».

Baromètre Paris WorkPlace