Travailler dans le métaverse... ça ressemble à quoi ?

Crédit photo : © eXp Realty

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Travailler dans le métaverse, ou plutôt dans « les métaverses », c’est une expérience à part entière. Visite guidée dans le Web3 avec Samuel Caux, directeur général d’eXp France, une agence immobilière internationale, filiale d’eXp Realty, qui a fait le pari du virtuel dès sa création en 2009.

Une personne sur quatre passera au moins une heure par jour dans le métaverse en 2026 rapporte une étude du cabinet de conseil américain Gartner. Par « dans le métaverse », entendre dans les différents espaces virtuels du web.3, une forme de web davantage décentralisé où les interfaces de communication avec les autres utilisateurs sont beaucoup plus immersives. « Le métaverse, ou plutôt faudrait-il dire les métaverses, sont en pleine construction » témoigne Samuel Caux, l’un des précurseurs en France de ces nouvelles technologies. eXp Realty, réseau mondial de conseillers en immobilier implanté dans 23 pays, a fait le pari de travailler dans le métaverse dès sa création en 2009. Peu après la crise des subprimes, son fondateur Glenn Sanford a été « un visionnaire » en décidant que peu importe la croissance de son entreprise, aucun coût de structure ne serait attribué aux bureaux.
« Virbela », c’est le nom de ce monde virtuel où se connectent quotidiennement les 2.000 membres du staff de l’entreprise et les 84.000 conseillers indépendants du groupe. Cet outil collaboratif convoque à la fois les codes des espaces de travail collaboratifs comme Slack et ceux du gaming à l’instar de Minecraft ou Second Life. L’entreprise eXp a même fait l’acquisition de Virbela en 2018. « Une opportunité incroyable de convoquer les codes du gaming au service de la productivité » défend Samuel Caux. Virbela équipe désormais tous types d’organisations, « des prestigieuses universités de Stanford et Harvard à la Communauté d’agglomération de Laval (salon Laval virtual). ».

Une journée type pour travailler dans le métaverse

La journée de travail de Samuel Caux pourrait presque paraître anodine. Il arrive sur son lieu de travail, se présente à l’accueil puis se rend à son bureau ou dans une salle de réunion. Mais dans tous les cas, tous ces espaces sont… virtuels. « Je me connecte depuis mon domicile , mon avatar arrive à l’accueil et je me rends en marchant ou en courant à mes rendez-vous, je peux même y aller en bateau (rires). Mon avatar me ressemble. Je vais dans les bureaux France, j’ai accès à tous les services, à des salles, à des services de conciergerie… » explique-t-il. Dans les entreprises dématérialisées comme eXp, le métaverse présente des avantages redoutables : les déplacements d’un pays à l’autre sont réduits, les gains de productivité augmentés et l’ensemble des collaborateurs internes comme les conseillers indépendants ont accès à un même référentiel sans parler de la culture commune qui crée un sentiment de communauté. Le groupe eXp a ouvert dans 15 pays sans aucun déplacement des dirigeants, preuve que le métaverse est un outil qui marche.
 
D’ailleurs ce ne sont ni les anecdotes ni les belles histoires qui manquent à Samuel Caux : « nous avons deux conseillers aux États-Unis, éloignés de quelques milliers de kilomètres. Ils ont sympathisé et ont fini par se rencontrer physiquement. Quelques temps plus tard ils ont décidé de se marier… dans la vraie vie ! On a aussi fait un mariage dans le métaverse avec tous les collègues ». La vie en rose ? Pas totalement reconnait notre expert, « Ma vie est très, je dirais même trop, sédentaire. En tant que dirigeant, ayant des responsabilités managériales et administratives, je passe une part très importante de mes journées en visioconférence ».  Lorsqu’il peut, Samuel Caux se rend néanmoins sur le terrain à la rencontre des autres collaborateurs du groupe, en particulier aux États-Unis.

Le métaverse ne remplacera pas le bureau

Aucun prérequis n’est nécessaire pour plonger dans le métaverse sinon la possession d’un ordinateur. Chacun est donc potentiellement un avatar en puissance du web3. Pour Samuel Caux, « toutes les entreprises à partir de 300 ou 400 salariés réfléchissent aux usages qu’ils pourraient avoir du métaverse ». Chez eXp, le métaverse représente 5 à 10 % du temps des conseillers, temps qu’ils auraient passé au bureau sans le web3. Pour autant, le métaverse ne remplacera pas le bureau pour la plupart des entreprises et il doit être considéré avant tout comme un outil de travail collaboratif. Et même un outil redoutable comme il a pu l’être chez eXp durant la crise sanitaire alors que bon nombre d’entreprises ont été paralysées en France.
 
« Aujourd’hui Zoom est rentré dans les mœurs, de la même manière que le métaverse rentrera dans les mœurs » anticipe Samuel Caux. L’avantage du métaverse, c’est qu’il traduit un certain naturel dans la relation. Celles et ceux qui ont déjà participé à une visioconférence sur Zoom ou Meet avec 50 ou 100 personnes attesteront des difficultés que cela représente en termes de confort, de communication ou de limites techniques. « Chez eXp, les formateurs ont même été surpris de voir que les échanges étaient beaucoup plus riches et libérés dans le métaverse grâce aux avatars ». Alors, le métaverse est-il une bonne ou une mauvaise chose ? « C’est comme demander si le smartphone c’est bien. Je n’en sais rien mais ça m’est indispensable. Dans tous les cas il ne faut pas opposer le virtuel au réel » répond Samuel Caux. L’entreprise eXp a même lancé un deuxième métaverse à destination des clients en recherche d’un bien immobilier. L’équivalent d’une agence immobilière interactive à destination des acquéreurs et des vendeurs. L’acheteur va cliquer, le conseiller et le vendeur vont recevoir un texto, il sera possible de parler et d’organiser la négociation en quelques clics… Le caméra café de demain pourrait bel et bien être tourné… avec vos webcams.

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