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Pour les entreprises innovantes, au premier rang desquelles les startups, le choix du bureau va bien au-delà de la simple réflexion immobilière. Il est un véritable pilier de leur stratégie pour répondre à l’hyper-croissance mais aussi aux enjeux de responsabilité sociale et environnementale et ainsi fonder une culture d’entreprise et attirer les talents.

On s’imagine souvent les bureaux des entreprises innovantes avec un babyfoot et de gros coussins pouf de couleur. Heureusement, les entreprises font preuve de plus d’imagination pour créer des lieux iconiques, adaptés à leur business model, à leurs besoins, et à ceux de leurs salariés. Certains bureaux d’entreprises créatives sont même rentrés dans l’histoire de leur marque comme la Bananeraie de Michel & Augustin. Connue pour ses cookies et autres « vaches à boire », la marque de gâteaux et sucreries s’est aussi fait un nom grâce à ses premiers bureaux emblématiques de Boulogne-Billancourt où s’organisaient des ateliers de pâtisserie, des dégustations et autres fêtes en tout genre pour faire connaître l’identité de l’entreprise aux consommateurs et visiteurs.

Des bureaux innovants pour « accompagner la transformation numérique, c’est aussi permettre de nouveaux usages pour rendre encore plus singulier les lieux physiques »

Si les startups et autres entreprises innovantes se concentrent généralement sur leur croissance, le lieu de travail est loin d’être la dernière roue du carrosse. Pour Stéphane Distinguin, serial entrepreneur et fondateur de Fabernovel, une entreprise qui conçoit des nouveaux produits et services numériques, « accompagner la transformation numérique, c’est aussi permettre de nouveaux usages pour rendre encore plus singulier les lieux physiques ».

Pour les start-up il y a aussi une question de moyens. « Il y a quelques années, elles étaient concentrées dans le Sentier à Paris, très central et aux loyers plus accessibles ». Arrondissement dense en entreprises, ce quartier du 2ème arrondissement de Paris répondait aux contraintes des entreprises innovantes en matière de prix au mètre carré (qui avait largement chuté après le départ de la bourse, des médias et des confections) mais aussi de connexion. « La première rue de Paris à recevoir une connexion internet était dans le Sentier. Tout un écosystème de la tech s’est créé progressivement par effet de masse. Une, deux, trois, puis cinquante entreprises du secteur qui s’installent et le tissu est là. J’avais moi-même participé à son développement en lançant Silicon Sentier, le premier incubateur et le premier coworking du quartier. D’ailleurs s’installer dans un coworking quand on lance son entreprise innovante devient aujourd’hui presque la norme». Le quartier accueille désormais de petites start-up devenues grandes licornes comme BlaBlaCar et Ledger qui ont établi leurs quartiers dans le #Cloud Business Center et ses bureaux dignes des plus grands groupes : bâtiment avec une architecture remarquable, grands auditoriums, salons de réceptions et espaces entièrement modulables.

Designers, développeurs, marketeurs… Autant de profils nécessaires à des projets innovants qui doivent conjuguer le besoin fort de se rencontrer. « Dans les entreprises innovantes, il faut de la variété dans les espaces et un bon équilibre entre salles d’isolement et de réunion, entre bureaux traditionnels et bureaux plus hauts où on peut travailler debout, changer de position, marcher... ».

« On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre »

Pour ces entreprises qui mènent et subissent la guerre des talents entre elles mais aussi face à des grands groupes qui offrent plus de sécurité et parfois de meilleurs salaires, le bureau est un véritable atout de séduction. Et pour les salariés « une source de fierté » comme le démontrait dès 2017 l’étude Paris Workplace de la foncière SFL avec l’IFOP : 86% des salariés de la French Tech les considéraient comme tels contre 54% en général.

« En moyenne, l’amplitude horaire est plus importante dans les start-up et entreprises innovantes que dans les grands groupes, les salariés ont donc des besoins différents. Chez Fabernovel, les collaborateurs ont demandé des espaces de sieste, une cafétéria, des espaces où déconnecter et passer du temps ensemble. » Pour autant, les bureaux des start-up ne ressemblent pas à d’immenses salles de jeu a fortiori depuis que le télétravail a rendu l’occupation des lieux moins “régulières”, les salariés ont besoin d’être productifs lorsqu’ils se retrouvent. « Longtemps, on ne faisait pas la différence entre les bureaux des start-up et une école Montessori » plaisante Stéphane Distinguin.

Il faut aussi rappeler que l’âge moyen dans les start-up se situe aux alentours de 36 ans d’après l’INSEE avec de nombreux jeunes pour qui « aller au bureau permet de sortir de son studio, se former au contact des plus expérimentés et profiter du cadre social qu’il offre. » Dès lors, pas étonnant que les salariés des entreprises innovantes plébiscitent des bureaux dans des quartiers centraux avec une offre de commerce, de bars et restaurants à proximité de leur lieu de travail pour pouvoir sortir entre collègues. « Pour notre bureau parisien de Fabernovel, on s’est installé près de Saint-Lazare, en bas de la rue des Martyrs, qui correspondait tout à fait à ces critères ».

Entre start-up et autres entreprises innovantes, nous assistons à une nouvelle génération d’entreprises qui ne tourne pas le dos aux bureaux mais qui, bien au contraire, en fait la colonne vertébrale de sa stratégie et de son image.

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